


Ce commentaire a été transmis le 2 septembre 2015 à la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre des consultations particulières et […]
Article original paru dans le Manuel de référence 2014 de l’AAPPQ (Association des architectes en pratique privée du Québec) L’architecte une plus-value. Automne 2014
Un Québec déjà doté d’une politique nationale de l’architecture brillerait par le devoir d’exemplarité qu’il se serait imposé. Il aurait concentré son expertise en bâtiment dans un seul organisme, plutôt que dans la dizaine de ministères qui peinent à coordonner leurs actions. Réingénierie de l’État? Non, une nouvelle architecture… de sa structure!
Les architectes sont convaincus de la plus-value qu’ils apportent aux bâtiments qu’ils signent, et de plus en plus de Québécois pensent comme eux. Qu’en est-il de nos élus? Pourquoi certains d’entre eux croient-ils que les architectes ne sont là que pour faire des bâtiments ayant une· « signature », de beaux bâtiments, mais trop chers et peu fonctionnels… Les plus perspicaces de nos élus ont pourtant réalisé de longue date que les architectes sont des partenaires – non pas des fournisseurs ou des soumissionnaires dans la réalisation de projets de construction de qualité et de villes prospères et novatrices. Plus prospères parce que plus invitantes, et plus novatrices parce mieux pensées.
Dans la pyramide de Maslow, le besoin de s’entourer de beauté se trouve dans le haut alors que le besoin de s’abriter est à la base de la pyramide. Par sa formation, l’architecte est en mesure de répondre aux besoins de l’être humain, à tous les niveaux de la construction de sa pyramide, de son temple ou de sa résidence.
Par ses compétences, techniques et artistiques, l’architecte est le professionnel en mesure de concevoir des espaces fonctionnels à l’intérieur de bâtiments harmonieux qui font la beauté des villes. Peut-on se passer d’eux et de la plus-value qu’ils donnent à notre environnement? A-t-on les moyens, comme société, de laisser bâtir nos villes à rabais parce que d’aucuns ont décidé de construire du « fonctionnel » à l’obsolescence programmée, jusque dans une élection ou deux?
A-t-on les moyens de construire « à rabais » et énergivore? Le plan de lutte aux changements climatiques de l’État québécois demeurera un vœu pieux sans conception de pointe pour les bâtiments. Or, que ce même État impose encore aux municipalités « d’acheter » l’expertise des architectes selon la formule du plus bas prix est certainement la meilleure façon de passer à côté de ces objectifs. Il y a tant à faire en développement durable… Comment prétendre à l’innovation et aux objectifs de compétitivité d’une société, dans ce contexte?
La protection du public, dans le domaine de l’architecture, passe par la reconnaissance de l’architecture elle-même et de ceux qui la font : architectes, stagiaires, technologues, en leur octroyant une rémunération à la hauteur de leur rôle socio-économique.
Donner aux architectes les moyens de contribuer à réaliser les villes passe par la révision du tarif d’honoraires pour services professionnels fournis au gouvernement par des architectes et par l’obligation pour les villes et les organismes publics et parapublics de respecter non seulement ce tarif, mais également les règles d’octroi des contrats publics avec des appels d’offres sans prix. Donnons aux architectes ces moyens, et ils changeront le monde… pour le mieux-être de tous.