ÉditorialQuel avenir pour Montréal?

Par André Bourassa | Publié le 01/22/15

Lundi 29 octobre 2012

Blogue La Presse. Chaque lundi, un blogueur invité a pour mandat de nous dire de quoi Montréal a besoin, concrètement. Cette semaine,

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Bonne nouvelle : grâce aux révélations de la commission Charbonneau, nous pourrons dégager 2 ou 3 % du montant des contrats de construction attribués à Montréal, sommes que nous pourrons détourner de la poche mafieuse pour réaliser des infrastructures plus durables et plus inspirantes.

Je plaisante à peine. Il faut saisir l’occasion des révélations sur la collusion et la corruption dans l’octroi des contrats pour changer à tout jamais la culture du plus bas soumissionnaire, qui ne mène nulle part. Dans une ville UNESCO de design, la créativité s’achèterait au rabais?

Montréal doit porter une vision et maîtriser ses outils de réalisation. Certes, la métropole aurait besoin d’une structure politique simplifiée. Mais sans vision, cette structure « revue et améliorée » ne servira qu’à mettre en œuvre avec une meilleure méthode des projets qui ne seront pas forcément meilleurs.

Vous rêvez d’un maire-messie qui sauverait l’âme de Montréal et son aménagement urbain? Permettez-moi de ne pas y croire. Je privilégie plutôt la voie d’un partenariat réel entre les professionnels et les décideurs. Sous le couvert de saines règles de gouvernance – que certains n’ont par ailleurs pas hésité à piétiner au besoin, comme nous le rappelle l’actualité –, on a graduellement antagonisé ces professionnels chevronnés, maintenant perçus comme des adversaires. Or, pourquoi ne pas imaginer les architectes, urbanistes et autres professionnels de l’aménagement compétents et passionnés aux côtés des instances décisionnelles?

Il faut le rappeler : la recherche des meilleures idées, notamment au moyen de concours d’architecture ou de design, n’a pas pour but de faire plaisir aux professionnels concepteurs, mais bien de réaliser un environnement attrayant et agréable de manière rentable. En d’autres mots, de servir le bien commun. Cette créativité, ces meilleures idées donneraient naissance à des projets qui seraient non seulement plus harmonieux, mais surtout plus réussis, plus fonctionnels et plus durables.

Très concrètement, Montréal et sa grande région ont besoin d’une densification qui doit être menée intelligemment tout en protégeant et en mettant en valeur la zone agricole de proximité. Le secteur Blue Bonnets doit être exemplaire et devenir la vitrine d’un quartier durable digne du Plan métropolitain d’aménagement et de développement récemment adopté : un premier pas qui nous permet d’entrer dans le 21e siècle. Enfin, Montréal ne doit absolument pas rater l’occasion qui lui est offerte de réaliser sur le Saint-Laurent un pont qui sera créatif, élégant et novateur.

La métropole n’est pas la ville canadienne la plus riche, mais elle ne manque pas de matière grise. Elle a l’avantage de compter sur une créativité qui lui permet de pouvoir faire plus avec moins. Tous ces gens créatifs doivent travailler de concert avec les décideurs, simplement.

Par André Bourassa
Publié le 01/22/15