Bâtiment durableRéhabiliter un bâtiment de façon durable

Par BGA | Publié le 08/19/21

Réhabiliter un bâtiment de façon durable permet de limiter l’ampleur des travaux et de conserver son cachet d’antan. C’est avec fierté que nous avons contribué à offrir un espace commun tout à fait unique pour les habitants de La Coopérative d’habitation La Grand’Voile.

« Commençons par la base. Il y a quelques années, la Coopérative d’habitation La Grand’Voile, située dans le Petit Champlain à Québec, a fait appel à BGA architectes pour procéder à la rénovation des fondations de son immeuble. Celui-ci date de la fin du XVIIIe siècle et possède près d’une quarantaine de logements sur cinq étages. Lors d’une rénovation mineure, les propriétaires de l’immeuble ont défait une portion de mur dans le sous-sol, sans savoir qu’une mauvaise surprise les attendait. Les fondations, faites de pierres, n’étaient pas étanches et l’eau s’est infiltrée dans le mur. Celle-ci étant absorbée par la laine minérale, le mur ne séchait probablement jamais complètement. Ainsi, la structure supportant le mur a été complètement grugée par la corrosion. Grosso modo, c’est la cloison sèche qui gardait le mur en place.

La première idée a été de refaire la fondation au complet. Après tout, c’est ce qui supporte l’immeuble et assure son intégrité structurale. Petite difficulté, les quatre façades sont sur des rues et l’une d’entre elles est faite de pavés. Les frais afférents à la démolition et à la reconstruction de ces rues ne sont donc pas négligeables. C’est d’autant plus complexe que, dans le Petit Champlain, les rues sont très étroites. À ce point, une réflexion sur les options possibles a été entamée. Y a-t-il des solutions moins contraignantes sur le plan de la mobilisation humaine, matérielle et temporelle ? Parce que, démanteler un mur de fondation supportant cinq étages recouverts de maçonnerie, donc très lourd, pour le remplacer par un béton, ce peut être laborieux. Pourtant, c’est la seule option offerte par l’ingénieur de chantier. N’en déplaise à personne, la coopérative décide d’aller voir ailleurs. Pour l’entretien d’une fondation, la priorité, c’est d’éloigner l’eau des fondations. Ensuite, il faut l’empêcher autant que possible de pénétrer. Finalement, il faut laisser l’excès d’humidité s’évacuer.

Un entrepreneur propose d’étanchéifier la fondation de l’intérieur et de l’extérieur pour ensuite en remplir les interstices avec un coulis neuf et ainsi éviter l’accumulation d’humidité dans les cavités internes du mur. Cette perspective est intéressante puisqu’elle permet à la fois de régler les problèmes d’infiltration, de solidifier la structure de manière aussi durable qu’une nouvelle fondation et de limiter l’ampleur des travaux. C’est donc la solution qui a été retenue. L’opération nécessite une excavation minimale afin d’y installer un drain d’évacuation d’eau et d’isoler les murs. De la même façon, les cloisons sèches à l’intérieur sont démantelées pour poser une nouvelle couche de coulis entre les pierres. Ainsi, les deux côtés sont prêts à retenir et à supporter l’injection de coulis à l’intérieur des murs de fondation pour les solidariser. Coup de théâtre, les habitants de la coopérative ont apprécié l’esthétique de la pierre à un point tel que la portion intérieure n’a pas été cloisonnée dans l’espace commun. Il y a donc un splendide mur de pierres dans cet espace, ce qui donne beaucoup de cachet à l’endroit. Comme quoi la solution la plus évidente n’est pas toujours la meilleure. »

 

Marc-André Mc Donald, « Travaux de réfection », Magazine Formes Vol. 17 No 1, p.84
Crédit photo : Brigitte Faucher Photographe Vidéaste
Par BGA
Publié le 08/19/21