


Ce commentaire a été transmis le 2 septembre 2015 à la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale du Québec dans le cadre des consultations particulières et […]
Article original paru dans le journal Construire en Bois. Mai 2013.
À l’aube où le Québec envisage de permettre la construction de bâtiments résidentiels de cinq et six étages en bois, il est intéressant de constater la façon dont les codes et normes de construction européens évoluent pour intégrer les avancées technologiques dans le domaine des systèmes constructifs en bois et, conséquemment, permettre l’érection de bâtiments de plus de quatre étages à partir de ce matériau.
En effet, plusieurs pays tels que le Royaume-Uni, la France et la Norvège ne prescrivent aucune limite quant au nombre d’étages maximum qu’il est possible d’ériger en bois, au même titre que les bâtiments en acier ou en béton. Quant aux pays européens, qui circonscrivent le nombre d’étages pour les bâtiments en bois, ceux-ci permettent aujourd’hui une plus grande hauteur, comme la Finlande qui, en 2011, modifiait son Code du bâtiment afin d’augmenter cette limite à huit étages.
Il faut préciser que le domaine de la construction en bois a nettement évolué au cours des dernières années. Fort d’intenses travaux de Recherche et Développement et de l’arrivée de nouveaux produits sur le marché tels que les panneaux massifs en bois lamellé-croisé, il est désormais possible de bâtir des édifices en bois plus grands et plus hauts, et ce, en toute sécurité. À l’instar d’autres pays, il est essentiel que la réglementation évolue pour prendre en compte ces innovations, ne serait-ce qu’afin de s’assurer de l’utilisation du bon matériau.
La sécurité incendie est habituellement au cœur des préoccupations lorsqu’on envisage d’élargir les possibilités d’usage du bois en construction, que ce soit en termes de superficie ou de nombre d’étages. Sans diminuer l’importance capitale que représente la sécurité des occupants, l’usage du bois est souvent proscrit en raison du recours dans le Code à la notion de matériaux combustibles et non combustibles. Or, on sait pertinemment qu’il est aujourd’hui tout à fait possible de rencontrer, voire de dépasser, les objectifs de sécurité incendie du Code en ce qui a trait à la résistance au feu avec les systèmes constructifs en bois.
D’ailleurs, les statistiques sur l’incendie des blessures et des décès en cas d’incendie indiquent que celles-ci sont davantage liées à la charge combustible présente dans les pièces ainsi qu’à la présence d’avertisseurs de fumée qu’au matériel utilisé pour la structure du bâtiment. De surcroit est tel qu’illustré dans une étude réalisée en Colombie-Britannique, la présence de gicleurs contribue à faire chuter drastiquement le nombre de décès, ceux-ci passant d’une moyenne de 21 à 1,8 pour 1 000 incendies.
Dans un contexte où les villes cherchent à densifier leur trame urbaine, le nombre d’étages des bâtiments est évidemment appelé à augmenter. Tout en assurant la sécurité des occupants, la normalisation se doit d’évoluer pour tenir compte de l’évolution des pratiques de construction ou des innovations technologiques qui permettent de meilleurs bâtiments.